La réunion de l’astrologie occidentale et chinoise est un phénomène tellement fabuleux en soi, qu’il mérite d’être raconté ici :
François Villée, éminent astrologue, fondateur avec Claire Santagostini et André Barbault de l’Académie Internationale d’Astrologie (A.I.A.), a suivi, dans les années 1980, le grand poète-visionnaire François Brousse à Perpignan afin d’y recueillir les paroles et les discours du Maître à travers la revue Sources et Flammes créée à cet effet.
C’est dans cette ville, dont la gare était considérée par Dali comme le « centre cosmique de l’univers», que François Villée rencontre Vo Van Em, un des plus grands astrologues Vietnamien vivants, rescapé des camps communistes. Grâce à la connaissance parfaite de son propre thème astral, il avait pu calculer la date et l’heure la plus propice à son évasion et, tenant compte du fait que son élément principal était l’eau, qu’il devait donc logiquement s’échapper… par la mer (comme de nombreux boat-people) !
Les astrologues vietnamiens, dont la plupart se trouvent être aveugles, ont pris l’habitude de calculer les thèmes astraux sur leurs phalanges, et c’est ainsi qu’il procéda lui aussi.
Après mûre réflexion, et surtout après une comparaison approfondie de leurs deux thèmes respectifs, Vo Van Em décide de confier à François Villée l’étendue de ses connaissances en astrologie chinoise, en lui disant simplement : « j’ai décidé de te transmettre tout ce que je sais, car tu as des élèves ; ainsi l’astrologie chinoise ne sera pas perdue ».
Ils écriront, huit années durant, à raison d’une dizaine d’heures par jour, la « Véritable Astrologie Chinoise », François traduisant, du mieux possible, les termes Vietnamiens du nom poétique de « Fleur de Pêcher » (la Vénus chinoise), 7 Epées (qui appartient au Groupe Martial), etc… que lui révélait Vo Van Em…
L’astrologie des 109 énergies avait été codifiée par l’Empereur Huang Di en 2637 avant notre ère. Les empereurs en avaient interdit la pratique à tout autre que les astrologues de leur cour, afin que les adversaires ne puissent l’utiliser pour déterminer leurs périodes de faiblesse et les renverser. C’est sans doute à cause de cette obligation de ne plus regarder le ciel qu’il n’est plus tenu compte des planètes.
Malgré cette interdiction, l’astrologie fut pratiquée de façon de plus en plus courante, jusqu’à ce que Mao l’interdise à nouveau officiellement… tout en l’utilisant à des fins personnelles, bien sûr !
Cette histoire d’amitié franco-vietnamienne m’ayant tellement charmée, j’ai voulu poursuivre cette fabuleuse aventure de réhabilitation de l’astrologie chinoise des 109 énergies, consciente du véritable trésor qui m’était transmis, d’autant que je le recevais « des mains » de François Villée lui-même, c’est-à-dire, pratiquement à la source.
C’est lui, en effet, qui a ensuite établi le lien avec l’astrologie occidentale, découvrant à quel point les deux pratiques étaient complémentaires.
Tandis que l’astrologie occidentale a trait aux motivations profondes qui nous animent, et à notre « bagage » psychologique, les chinois se soucient avant tout de leur destinée en termes de réussite sociale, familiale, et spirituelle. C’est en cela qu’elle n’a pas son pareil en termes de prévision, et de déroulement de la destinée.
Laurence Héritier