Qui est Hermès au juste ? Et combien en existe-t-il en fait ?
Hermès : célèbre marque de maroquinerie de luxe fondée en 1837 par Thierry Hermès… ! On en apprend des choses sur Wikipedia, en écrivant des articles sur l’astrologie ! J’étais persuadée que le nom de la marque avait été inventé pour rendre hommage au Dieu des Commerçants (tout en me disant que bien leur en avait pris), mais c’est encore mieux ! Le fondateur de la marque célébrissime s’appelait carrément Hermès pour de vrai ! Encore un, donc ! (mais de là à penser qu’il serait un avatar du Dieu… Certains le croiront sans doute… Eh ! qui sait ?).
Pour le dieu de la métamorphose et du déguisement, il pouvait se camoufler souvent !
Il y a ensuite, bien sûr, le Dieu Hermès des grecs, messager des dieux, dieu des carrefours, des voleurs, qui prend également le nom de Trickster, de Joker…
Débrouillard (adepte du « système D »), malin, rusé et aérien.
Dieu libre, impertinent, il agace les dieux parce qu’il leur vole des objets ou les cache.
Il possède un extraordinaire sens de l’orientation : c’est le dieu des carrefours !
Ce qu’il enseigne n’est pas toujours très moral : duper, truquer les comptes. Il devrait être le patron des contribuables ! Goût du jeu…
Du temps de l’occupation de l’Egypte par les grecs, les Ptolémées donnent le nom de leur dieu Hermès à la divinité égyptienne Thot.
Hermès Trismégiste est issu de la fusion de Thot et d’Hermès.
Il existe en effet de nombreux points communs entre Hermès et Thot :
Qui est Thot ? : représenté par un ibis (l’oiseau, l’air), ou par un babouin, il est inventeur du langage et de l’écriture, il est le dieu des scribes. Incarnation de l’intelligence et de la parole, il connaît les formules magiques auxquelles les dieux ne peuvent résister.
Le respect que Thot inspire lui vient de son savoir illimité. Toutes les sciences sont en sa possession : Il connaît tout et comprend tout. En tant que détenteur de la connaissance, il est chargé de la diffuser.
Par ailleurs, il préside à l’audition des morts au tribunal d’Osiris.
On retrouve l’aspect « psychopompe » d’Hermès.
Cet Hermès-là aura toute une descendance, dont le plus célèbre reste Hermès Trismegiste (le « trois fois grand »), qui serait l’auteur d’un ensemble de textes appelés Hermetica, dont le plus connu est celui de la Table d’Emeraude. (« Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas pour accomplir le miracle d’une seule chose »… Une des formules préférées des astrologues !)
Si l’on regarde de plus près les attributs d’Hermès, il est toujours affublé d’un chapeau à larges bords et plat, « le pétase », symbole des voyageurs, de chaussures ailées (son côté messager, rapide comme l’air), et surtout, du caducée, symbole universel qui est devenu le symbole des médecins (quoiqu’il ne faille pas le confondre avec le bâton d’Esculape, un seul serpent).
Le Caducée est un bâton entourée de deux serpents lovés l’un contre l’autre.
Selon la légende, Hermès découvre la magie du bâton d’or cédé par son frère Apollon lorsqu’il tenta de séparer deux serpents en lutte. Ceux ci s’enroulèrent en sens inverse autour de la baguette.
Il réalise ainsi l’équilibre de tendances antagonistes autour de l’axe du monde ou de l’axe de vie.
Le caducée devint un symbole de médiation et de paix, et aussi, pour les initiés, le guide des êtres dans leur changement d’état. D’où le lien déjà souligné avec le dieu Thot au travers d nom d’Hermès « psychopompe », chargé d’accompagner les morts et d’assurer leur passage avec l’au-delà.
Mais bien sûr, les ténèbres dont il est question ici représentent aussi de manière plus générale l’inconscient.
Mercure/Hermès est donc bien censé faire le lien entre les « deux mondes », tenter de réaliser la synthèse, et surtout, conduire l’être à être pleinement réalisé, c.a.d maître des deux univers.
D’où l’importance clé d’un Mercure harmonieux dans un thème.
Principe que l’on retrouve chez les « hermétistes », les alchimistes selon lesquels les deux serpents représenteraient les principes antagonistes (soufre/mercure, fixe/volatil, humide/sec, chaud/froid) qui doivent s’unifier dans l’or unitaire de la tige/axe du monde. De ce point de vue l’alchimie vise la transformation intérieure, l’initiation, et pas la vulgaire transformation du plomb en or qui n’est qu’un préalable, une cause facile à saisir pour les non initiés.
Dans l’approche indienne, le bâton est l’axe du monde, autour duquel va monter ou descendre l’énergie vitale et cosmique de la Kundalini (serpent de feu, mais aussi manifestation du Chi chinois ou Ki japonais). Les deux serpents symboliseraient le passage, un pour qu’elle arrive, l’autre pour qu’elle parte. Dans cette tradition reprise par le Yoga, les serpents se croisent aux chakras, reliant le périnée, la zone génitale, le plexus solaire, la région du cœur, la région de la gorge, le 3è œil et la fontanelle au sommet du crâne (chakra coronal). D’après les hindous, la Kundalini serait la force de toutes les forces… (2).
L’image du caducée nous rappelle en tous cas irrésistiblement celle de l’ADN, découverte en 1953.
Se pourrait-il qu’Hermès Trismégiste, dans sa trois-fois grande sagesse (et y compris quelques yoguis hindous, ainsi que des chamanes de la forêt amazonienne et quelques autres) aient, en leur temps, eu une vision à ce sujet ? à moins qu’ils n’aient été plus érudits ou plus savants qu’on ne le pense de nos jours…
Le mystère reste évidemment complet, mais l’on ne peut s’empêcher de constater des similitudes troublantes.
A ce sujet, un livre qui eut un énorme succès il y a quelques années, et créé, comme il se doit, la polémique (à moins que ce ne soit encore une fois l’œuvre d’Hermès, puisque la polémique, de nos jours, fait vendre…hé hé !), « le Serpent Cosmique » de Jérémy Narby.
Il y prétend que les chamanes d’Amazonie, ont, grâce à la prise de plantes psychotropes (ayahuasca, iboga en Afrique), eu connaissance de la structure de l’ADN sans recourir à des calculs mathématiques compliqués.
Pour ma part, je pense modestement que l’intuition peut en effet autant sinon plus que la raison mais bien entendu il faut les deux. Deux, nous revoilà sous le sceau d’Hermès, dieu de la dualité… !
Autre légende sur laquelle est modelée notre civilisation occidentale, et où apparaissent un arbre et un serpent, Adam et Eve, évidemment…
Le premier couple fut placé par Dieu dans le jardin d’Éden, pour qu’Adam cultive le sol et garde le jardin.
Dieu avait tout permis à Adam sauf, sous peine de mort, la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent apparut et dit à la femme qu’ils n’en mourraient pas, mais que leurs yeux s’ouvriraient et que leur nouvelle connaissance les apparenterait à des dieux. La femme mangea du fruit défendu et en donna à Adam qui en mangea à son tour. Mais après avoir goûté à ce fruit ils virent qu’ils étaient nus et lorsque Dieu interpella Adam, celui-ci se cacha à cause de sa nudité, et dut avouer la faute.
Il est intéressant de noter ici aussi le rôle du serpent assimilé à la connaissance.
– (1) : tiré du livre de Joelle de Gravelaine « Dieux et héros du zodiaque ».
– (2) : très largement pioché sur « Le site de la distanciation ». Auteur : Jean-Luc Michel.