Au risque de me répéter, l’astrologie est avant tout une magnifique compréhension des rythmes naturels, et de l’analogie entre l’homme et la nature, (l’homme comme métaphore de l’univers). Il faut donc, pour bien comprendre le signe du Capricorne, observer un paysage d’hiver.

Tout est au repos, tout est ralenti. Les arbres décharnés, dépouillés, réduits à leur plus simple appareil semblent des squelettes qui hantent nos forêts endormies.
En ville, les rues sont vides. On se presse autour du feu, ou dans un troquet pour troquer un peu de chaleur humaine contre un grog ou un vin chaud.
La neige calfeutre jusqu’aux bruits, et le souffle glacé par le vent interdit de toutes façons d’élever la voix. Ce n’est d’ailleurs pas de circonstance.
Parfois, pourtant, on entend au loin un loup famélique rechercher de la nourriture. L’hiver, les champs sont stériles, et si l’on n’a pas « prévu » de faire des réserves, c’est la faim (la fin ?!!!)…

Après le lyrisme, place aux mots-clés :

– repos, intériorité, sagesse (un Capricorne ou un saturnien n’est pas expansif. Il est intériorisé. Freud dirait qu’il a un « surmoi », c.a.d. un « gendarme intérieur » fort. Il est dans le « self-control »).
– L’attente. De même qu’en hiver on attend des « jours meilleurs », un transit de Saturne retarde le plus souvent les choses…
– La fin de l’année, la fin de la vie. (ce qui ne veut pas dire qu’on va mourir jeune, bien au contraire !).
– Le squelette : d’un point de vue physiologique, le Capricorne est bien en analogie avec le squelette et les os. D’ailleurs, la plupart des troubles osseux trouvent leur source dans des problèmes « capricorniens », (si j’ose dire), de dévalorisation.
– La faim, l’avidité, que crée le manque (de nourriture ou d’affection), et tous les problèmes saturniens dans un thème sont liés au « sevrage ». (Le sevrage, qui correspond au moment où l’enfant cesse de téter sa mère, est un cap plus ou moins difficile à passer. S’il est mal vécu, l’adulte pourra développer un « complexe de sevrage », qui se traduit par une avidité de gain, une avidité affective, une avidité de pouvoir, voire des problèmes de dépendance…).

– Un sens inné de la discipline et de l’organisation (qui peut aussi en découler), et qui peut faire par ailleurs de grands collectionneurs. Goût pour le passé, l’histoire.

L’astrologie nous enseigne donc que la vieillesse est synonyme de dépouillement. Pour larguer les amarres, mieux vaut partir léger ! Avoir mis de l’ordre dans ses affaires, et retourner à l’essentiel pour accueillir au mieux l’essence du ciel…
Intéressant ! C’est vrai, après tout, ne nous apprend-on pas à l’école, qu’une vie réussie est une vie où l’on a gagné, amassé, entassé, qu’il faut s’entourer de gens importants, et accéder, si possible au pouvoir ?
Or, l’astrologie nous dit exactement le contraire (non pas qu’il ne faille pas passer par ce stade, qui serait plutôt le stade jupitérien du Sagittaire), la preuve en est qu’un Saturne culminant en Maison X (la maison des honneurs et de la profession), est le plus souvent signe d’échec cuisant.
Non, il s’agit bien de tendre à se débarrasser de tout superflu, d’aller vers le maximum d’authenticité et apprendre le lâcher prise, pour ensuite se dissoudre peu à peu dans l’univers aux signes du Verseau, et du cosmos aux Poissons…
Avant de recommencer un nouveau cycle au Bélier.
Car sous la glace, germent déjà les premières graines, tout un monde d’une grande énergie couve… et attend, patiemment, avec sagesse, son heure pour sortir au grand jour.

L’individualité, qui s’est émoussée à la Vierge (signe d’humilité et de service), se transforme souvent en ambition au Capricorne. Mais ce sera généralement au profit de la polis, de l’état, pour des institutions qui nous dépassent largement, ou de la science, que l’on acceptera de sacrifier un peu de son individualité, puisqu’elle paraît bien insignifiante en comparaison. C’est ainsi que Michel Gauquelin a noté que la planète Saturne se lève dans le thème de nombreux chefs d’état (M. Thatcher, par ex.) ou de scientifiques : ils ont le recul (la secondarité) requise pour s’oublier et pour s’abstraire pour une « cause ».

Vous l’avez compris, si le Capricorne peut aller très loin, ce n’est pas forcément le signe le plus fastoche à vivre, et ce pour 2 raisons déjà évoquées :

En analogie avec la vieillesse, il n’est pas simple d’être un jeune Capricorne. Trop sérieux, trop grave, paraissant parfois prématurément « vieux », il ne se sent pas toujours à l’aise avec ses camarades, et aura souvent tendance à rechercher la compagnie des grandes personnes, voire la solitude, ce qui peut dérouter certains parents.

Ensuite, c’est indéniablement le signe du « manque ».
Le Capricorne se construit SUR le manque. A-t-il souffert d’un père absent ? Du manque de nourriture parce que c’était la guerre (qui entrainera des problèmes de décalcification des « os ») ?
De QUOI a-t-on manqué au juste? Telle sera la question à se poser.

Mais que les parents d’enfants Capricorne ne paniquent pas ! Il a largement les moyens de surmonter ces difficultés. Et la plus grossière erreur serait justement de « gaver » un enfant Capricorne. Le manque, une certaine forme de frustration est absolument nécessaire à son développement. Ca peut paraître bizarre de nos jours, mais c’est comme ça.
Il aura également besoin de challenges et de se confronter à des difficultés pour réussir, et il n’obtiendra jamais rien sans TRAVAIL. Heureusement, sa faculté de travail est grande.
Extrêmement exigeant vis à vis de lui-même, méprisant la facilité, il se construira d’ailleurs en se posant des défis. Plus lourde la tâche, mieux c’est !

Et surtout, ne jamais oublier que sa devise est :
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage », et donc accepter qu’il se développe, plus que tout autre, avec le TEMPS… (selon la phrase célèbre d’un certain Léo Ferré… Vierge AS Capricorne…!).

Je ne veux pas brosser un portrait trop sombre du Capricorne, qui souffre d’une assez mauvaise presse déjà.
C’est au contraire un signe qui présente beaucoup de qualités, et il n’y a qu’à regarder des Capricornes accomplis pour s’en rendre compte :

– Exigence, faculté de travail, profondeur de pensée et de sentiments, fidélité, fiabilité, rigueur, sérieux, organisation, et contrairement à ce que l’on pourrait croire : humour (bien sûr, il partira rarement d’un rire gras en tapant sur les cuisses de sa voisine – sauf Depardieu ! -. Au contraire, avec un côté pince-sans-rire il pratiquera l’humour anglais avec beaucoup de finesse et de lucidité), et, sous la glace apparente, une grande émotivité.

– D’ailleurs, n’est-ce pas parce qu’il est très LUCIDE sur ses faiblesses qu’il arbore cette cuirasse ? Grattez un peu, et vous découvrirez le plus souvent un être passionné, profond, sincère, et surtout d’une grande sensibilité.

Métiers de prédilection :

Savant, politicien (combien de femmes politiciennes, notamment, ont la Lune en Capricorne), écrivain, antiquaire, alpiniste, ermite, …

Capricornes célèbres :
Janis Joplin, Patti Smith, Marianne Faithfull, Vanessa Paradis, Marlene Dietrich, Elvis Presley, David Bowie, Chet Baker, Gérard Depardieu, Tycho Brahe, Martin Luther King, Mao, Staline…

Comme vous l’aurez sans doute remarqué, les Capricorne sont souvent longilignes, fins, avec une ossature assez prononcée… Même quand ils sont sur le devant de la scène, (et leur besoin d’atteindre des sommets les y pousse assez souvent…), c’est souvent avec une certaine retenue…